La Rochelle, ville portuaire située sur la façade atlantique de la France, en Charente-Maritime, possède une histoire riche et singulière, façonnée par sa position stratégique sur l’océan. Au début du XXe siècle (1900–1930), la ville, et en particulier son port, connaissait une période de transition marquée par des mutations économiques, sociales et techniques significatives. Voici une synthèse détaillée du contexte de La Rochelle et de son port au début du XXe siècle :

Le port de La Rochelle au tournant du siècle

À cette époque, le port historique de La Rochelle, dit « Vieux-Port », conserve une fonction commerciale mais commence à être supplanté par un projet plus ambitieux : le port de La Pallice, dont les premiers travaux débutent en 1890 et qui devient officiellement opérationnel en 1891.

Le Vieux-Port :

  • Usage mixte : Le Vieux-Port reste actif, notamment pour le cabotage, la pêche et les échanges avec les colonies.
  • Déclin relatif : Toutefois, ses faibles profondeurs et sa situation en cœur de ville limitent son développement commercial à grande échelle.

Le port de La Pallice :

  • Port en eau profonde : Construit à l’ouest de la ville, il est conçu pour accueillir de grands navires transatlantiques et militaires.
  • Objectif colonial et militaire : Il est pensé dans une logique d’expansion impériale française et de renforcement stratégique de la façade atlantique.
  • Activités portuaires : Exportation de vin, d’eaux-de-vie, de sel et de bois, et importation de denrées coloniales (café, sucre, coton).

Contexte historique

  • Belle Époque (1890-1914) : Une période de modernisation, d’embellissement urbain (promenades, gare, tramway), de progrès techniques.
  • Première Guerre mondiale : La Rochelle et son port jouent un rôle stratégique pour les approvisionnements. Des troupes et du matériel transitent par La Pallice.
  • Années 1920 : Relance économique timide après la guerre, mais le port de La Pallice continue à se développer lentement avec l’essor des échanges coloniaux.

Rôle militaire

  • Port militaire : La Pallice devient une base navale secondaire. Elle sera d’ailleurs renforcée durant la Seconde Guerre mondiale.
  • Présence maritime : La présence de la Marine nationale et d’infrastructures militaires commence à s’affirmer dès les années 1910–1920.

Le quai Duperré, situé au cœur du Vieux-Port. Il offre une promenade pittoresque bordée de terrasses de cafés et de restaurants, avec une vue imprenable sur les tours médiévales de la Chaîne et Saint-Nicolas, ainsi que sur le bassin animé du port .

Autrefois nommé « Grand-Rive », le quai a été rebaptisé en 1858 en hommage à l’amiral Guy-Victor Duperré, natif de La Rochelle en 1775. Officier de marine distingué sous l’Empire, il a notamment participé à la conquête d’Alger en 1830 et a occupé à plusieurs reprises le poste de ministre de la Marine sous la monarchie de Juillet .