Thèmes Principaux :
- Déclin et corruption de l’OMS : Critique sévère de l’organisation, de son financement et de sa direction.
- Influence des intérêts privés : Accusation de l’OMS d’être sous l’influence de Bill Gates et de l’industrie pharmaceutique.
- Priorités scientifiques biaisées : Exemples de priorités de l’OMS jugées absurdes ou dictées par des intérêts plutôt que par la science.
- Politisation de la science et censure : Difficulté de publier des résultats scientifiques allant à l’encontre des intérêts établis.
- Vieillissement et dégradation des systèmes : Vision pessimiste de l’évolution des organisations et des institutions.
- Importance de l’observation clinique et de la sémiologie : Regret de la perte de l’examen clinique traditionnel au profit d’approches moins holistiques.
- Comparaison avec d’autres scandales et dysfonctionnements : Parallèles tirés avec des affaires comme le Mediator, l’OxyContin et les conflits d’intérêts politiques.
- Nécessité de réformes radicales : Plaidoyer pour une refonte profonde de l’OMS et d’autres institutions.
- Évolution de la pensée scientifique : Réflexions sur l’importance de la philosophie dans la science et la complexité du vivant.
- Rôle de la politique dans la science : Illustration de la politisation de la science à travers l’histoire (Pasteur, Giordano Bruno).
- Critique de l’évaluation de la recherche : Remise en question des méthodes actuelles d’évaluation et du manque d’élitisme scientifique.
- Parallèles avec les politiques de RFK Jr. et Trump : Discussion sur les initiatives de Kennedy et Trump concernant la santé et le financement des institutions.
Idées et Faits Importants :
- Trou financier de l’OMS : Le professeur Raoult n’est pas surpris du trou de 650 millions de dollars à l’OMS, rappelant que Trump avait annoncé son intention de cesser le financement.
- Philosophie et science : Raoult souligne l’importance d’une approche philosophique dans la pensée scientifique, citant Bohr et Schrödinger. Il rappelle l’inscription sur le lycée de Platon : « Nul n’entre ici s’il n’est géomètre » pour insister sur la nécessité d’une base intellectuelle.
- « on ne peut pas penser scientifiquement sans avoir une approche intellectuelle c’est pas juste du glissement comme on le voit maintenant et comme est devenu en recherche il faut avoir une une distance et c’est extrêmement important »
- Déclin des systèmes : Raoult applique la pensée de Péguy (« Il n’y a de vertu que dans les commencements ») pour expliquer le déclin progressif des systèmes comme l’OMS, minés par la médiocrité et les réseaux.
- Financement et influence : L’OMS est principalement financée par Bill Gates et l’industrie pharmaceutique, ce qui remet en cause son indépendance et sa probité. « c’est celui qui paye qui décide si vous regardez par qui est payé l’OMS elle est payé par Bill Gates qui veut écouler ses ses vaccins sur lequel il a gagné encore un milliard ce coup-là et par l’industrie pharmaceutique et donc ça n’est plus sérieux ça n’est plus sérieux »
- Critique de la direction de l’OMS : Raoult critique le directeur éthiopien de l’OMS, suggérant un manque de compétence et une prise de décision biaisée sur des sujets comme l’hydroxychloroquine. « quand vous finissez par avoir un type qui a la tête de l’OMS qui est éthiopien qui a bouffé de la chloroine toute sa vie qui dit il faut arrêter les essais sur la chloroquine vous voyez bien que ce type est pas net »
- Priorités scientifiques contestables : Raoult cite l’exemple de la résistance aux antibiotiques de la gonococcie comme une fausse priorité de l’OMS. « parmi les 10 plus grands risques mondiaux de maladie infectieuse il y avait la gonocoxie résistante aux antibiotiques ce qui est un fantasme il y a pas de gonococque résistant aux trois antibiotiques de référence »
- Marqueur morphologique et genre : Raoult évoque la découverte du ratio index annulaire comme marqueur potentiellement lié au genre dès la naissance, remettant en question la vision purement sociale du genre.
- Date de péremption des organisations : Raoult reprend l’idée de Nassim Nicholas Taleb selon laquelle toute organisation devrait avoir une date de péremption ou de dissolution. « Nassim Nicolas Taleb écrit bien dans ses heuristiques toute organisation devrait venir avec sa date de péremption ou sa date de dissolution »
- Perte de l’examen clinique : Raoult déplore la diminution de l’examen clinique en médecine, liée à des inquiétudes juridiques et sociétales. « on déshabille même plus les malades on les examine plus parce que on se demande toujours ce qui va se passer si euh euh en déshabillant quelqu’un pour l’examiner il va pas euh prétendre que vous l’avez violé »
- Intelligence artificielle en médecine : Raoult mentionne le potentiel de l’IA pour l’analyse sémiologique et l’interprétation d’imagerie médicale, citant l’exemple de la prédiction du genre par l’IA à partir de l’iris.
- Conflits d’intérêts généralisés : Raoult étend la question des conflits d’intérêts aux journaux scientifiques (Nature), aux médias et au monde politique. « moi je pense que nature qui qui nous fait le faire de lance des gens qui font de la grande science devraient nous dire combien elle touche de de publicité ou de numéros spéciaux fait les numéros spéciaux qui coûtent un prix fou de l’industrie pharmaceutique ou de l’industrie agroalimentaire »
- Difficulté de publication : Raoult relate la difficulté de publier une étude comparant les taux de foie gras humain après consommation de Coca-Cola africain et américain/européen.
- Impunité des crimes en blouse blanche : Raoult critique l’absence de sanctions pour les scandales médicamenteux comme le Vioxx ou le Mediator. « on n’est pas allé au bout du crime en blouse blanche d’accord exactement ouais c’est-à-dire que il faut foutre les gens en prison »
- Corruption dans le monde des maladies infectieuses : Raoult affirme que le lobby du sida et les financements liés aux vaccins ont corrompu le domaine des maladies infectieuses.
- Transparence des liens financiers : Raoult insiste sur la nécessité d’informer les patients des liens financiers entre les médecins et les études qu’ils proposent, conformément à la déclaration d’Helsinki.
- Comparaison avec le modèle chinois : Raoult note que la Chine, malgré des problèmes de corruption, a montré une certaine fermeté dans la sanction des fraudes scientifiques et pharmaceutiques.
- Budget et priorités de l’OMS : Raoult s’interroge sur l’efficacité du budget de l’OMS par rapport à ses objectifs et à l’influence des financements privés.
- Politisation de la science : Raoult illustre comment la politique utilise la science à ses fins, citant Obama (« The science is clear ») et l’histoire de Pasteur. « En réalité la science est beaucoup plus politisée que vous ne le croyez »
- Critique de l’élitisme scientifique actuel : Raoult regrette la perte d’un véritable élitisme scientifique au profit de réseaux et de conformisme. « on était dans un monde dans lequel il y avait peut-être parce que c’est une période de l’histoire de l’humanité qui était nécessaire une remise en place de gens qui avaient été considérés comme des victimes d’accord »
- Scepticisme face aux prédictions scientifiques : Raoult, s’appuyant sur la physique quantique, exprime son scepticisme face aux prédictions scientifiques, rappelant le rôle du hasard.
- Importance de l’histoire des persécutions scientifiques : Raoult compare la situation actuelle aux persécutions historiques de ceux qui avaient des idées nouvelles (Socrate, Giordano Bruno).
- Critique de l’évaluation de la recherche : Raoult s’oppose à l’idée qu’on ne peut pas mesurer ou évaluer la science.
- Indépendance des fondations : Raoult souligne l’indépendance que peuvent offrir les fondations pour la recherche, tout en notant le potentiel d’influence de donateurs comme Bill Gates.
- Rapatriement de la production de médicaments : Raoult soutient l’idée de rapatrier la production de médicaments essentiels en France, à l’instar de la politique de Trump aux États-Unis.
- Problème du sucre : Raoult insiste sur le rôle majeur du sucre dans les problèmes de santé publique et critique le Nutri-Score qui ne reflète pas correctement ce problème.
- Critique du Lab Leak : Raoult réitère son scepticisme quant à la théorie du « lab leak » comme origine du COVID-19, expliquant que les gains de fonction entraînent généralement une perte de virulence.
- Subvention des élevages d’insectes : Raoult critique le gaspillage de fonds publics dans des projets écologiques douteux comme l’élevage d’insectes à grande échelle.
- Intérêt pour l’ivermectine et le fenbendazole : Raoult se montre attentif aux signaux concernant le potentiel de molécules existantes comme l’ivermectine dans le traitement du cancer, soulignant l’importance d’évaluer tous les signaux.
- Potentiel de l’herboristerie et du microbiote : Raoult reconnaît le vaste potentiel de molécules à découvrir dans la nature (plantes, microbiotes) pour de nouvelles thérapies.
- Soutien à Christian Perronne : Raoult exprime son estime pour Christian Perronne, soulignant son écoute des patients et sa volonté de trouver des solutions, malgré les critiques du Conseil de l’Ordre.
- Critique de la réaction face à la maladie de Lyme : Raoult, tout en respectant Perronne, n’était pas convaincu par son approche de la maladie de Lyme.
- Avenir de l’OMS : Raoult ne se prononce pas clairement sur la capacité de l’OMS à survivre à sa perte de financement.
- Importance de l’amour fati : Raoult mentionne le concept d’amour fati (embrasser son destin) en lien avec sa propre expérience et sa prise de position pendant la crise du COVID.
- Critique de Science Po et Harvard : Raoult critique les institutions comme Science Po et Harvard, les considérant comme des lieux de création de réseaux plutôt que de formation intellectuelle de haut niveau.
- Durée de vie des variants viraux : Raoult note la durée de vie limitée (environ 3 mois et demi) des variants du COVID-19 due à l’accumulation de mutations inutiles.
- Rapatriement de la fabrication des génériques : Raoult insiste sur la nécessité pour la France de rapatrier la production de médicaments génériques.
Conclusion :
Cet entretien révèle une vision très critique du professeur Raoult concernant l’OMS, le financement de la recherche, la politisation de la science et le déclin des institutions. Il met en lumière l’influence des intérêts privés, la censure potentielle des résultats scientifiques et la nécessité de réformes profondes. Son approche, ancrée dans une réflexion philosophique et une longue expérience clinique, plaide pour une science plus indépendante, une médecine plus centrée sur le patient et une plus grande transparence des liens d’intérêts. Il établit des parallèles avec des initiatives politiques actuelles et passées, tout en exprimant un certain pessimisme quant à la capacité de changer radicalement des systèmes profondément viciés.